10 poĂšmes Ă lire pour lâenterrement, les obsĂšques, les funĂ©railles dâun proche 1. Lâarbre et la graine Quelquâun meurt et câest comme des pas qui sâarrĂȘtent âŠ. Mais si câĂ©tait un dĂ©part pour un nouveau voyage ? Quelquâun meurt et câest comme une porte qui claque ⊠Mais si câĂ©tait un passage sâouvrant sur dâautres paysages ? Quelquâun meurt et câest comme un arbre qui tombe ⊠Mais si câĂ©tait une graine germant dans une terre nouvelle ? Quelquâun meurt et câest comme un silence qui hurle âŠ. Mais sâil nous aidait Ă entendre la fragile musique de la vie ? BenoĂźt Marchon Et un sourire La nuit nâest jamais complĂšte Il y a toujours Puisque je le dis Puisque je lâaffirme Au bout du chagrin Une fenĂȘtre ouverte Une fenĂȘtre Ă©clairĂ©e Il y a toujours Un rĂȘve qui veille DĂ©sir Ă combler Faim Ă satisfaire Un coeur gĂ©nĂ©reux Une main tendue Une main ouverte Des yeux attentifs Une vie La vie Ă se partager. Paul Eluard 3. Demain, dĂšs lâaube Demain, dĂšs lâaube, Ă lâheure oĂč blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu mâattends. Jâirai par la forĂȘt, jâirai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Je marcherai les yeux fixĂ©s sur mes pensĂ©es, Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbĂ©, les mains croisĂ©es, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit. Je ne regarderai ni lâor du soir qui tombe, Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, Et quand jâarriverai, je mettrai sur ta tombe Un bouquet de houx vert et de bruyĂšre en fleur. Victor Hugo 4. Sans titre Vous pouvez verser des larmes parce quâelle sâen est allĂ©e, ou vous pouvez sourire parce quâelle a vĂ©cu. Vous pouvez fermer vos yeux et prier quâelle revienne, ou vous pouvez ouvrir vos yeux et voir tout ce quâelle nous a laissĂ©. Votre coeur peut ĂȘtre vide parce que vous ne pouvez la voir, ou il peut ĂȘtre plein de lâamour que vous avez partagĂ©. Vous pouvez tourner le dos Ă demain et vivre hier, ou vous pouvez ĂȘtre heureux demain parce quâil y a eu hier. Vous pouvez vous souvenir dâelle et ne penser quâĂ son dĂ©part, ou vous pouvez chĂ©rir sa mĂ©moire et la laisser vivre. Vous pouvez pleurer et vous fermer, ignorer et tourner le dos, ou vous pouvez faire ce quâelle aurait voulu Sourire, ouvrir les yeux, aimer et continuer Eileen Cicole 5. Devant ma tombe Ne reste pas Ă pleurer devant ma tombe, Je nây suis pas, je nây dors pas. Je suis un millier de vents qui soufflent ; Je suis le scintillement du diamant sur la neige. Je suis la lumiĂšre du soleil sur le grain mĂ»r ; Je suis la douce pluie dâautomne. Quand tu tâĂ©veilles dans le calme du matin, Je suis le prompt essor Qui lance vers le ciel oĂč ils tournoient les oiseaux silencieux. Je suis la douce Ă©toile qui brille la nuit. Ne reste pas Ă te lamenter devant ma tombe. Je nây suis pas ; je ne suis pas mort. Anonyme 6. Il restera de toi Il restera de toi ce que tu as donnĂ© Au lieu de le garder dans des coffres rouillĂ©s⊠Ce que tu as donnĂ© en dâautres fleurira⊠Il restera de toi ce que tu as offert Entre tes bras ouverts un matin au soleil⊠Ce que tu as offert en dâautres revivra⊠Il restera de toi un sourire Ă©panoui Aux bords de tes lĂšvres comme au bord de ton cĆur⊠Ce que tu as ouvert en dâautres grandira⊠Il restera de toi ce que tu as semĂ© Que tu as partagĂ© aux mendiants du bonheur⊠Ce que tu as semĂ© en dâautres germera⊠Simone Veil 7. LâĂ©chelle des anges Je ne sais pas dâoĂč je viens mais je sais que jâai toujours Ă©tĂ© ici. Je ne sais pas qui je suis mais je sais que ce que je suis est ce que lâautre est. Je ne sais pas oĂč je suis, mais je sais que ce lieu nâa pas de limites. Je ne sais pas oĂč je vais, mais je sais quâĂ toutes heures quelquâun mâaccompagne. Je ne sais pas quel est mon but, mais je sais que pour le connaĂźtre, je dois arriver Ă moi-mĂȘme. Je ne sais pas ce que je cherche, mais je sais que ce que je cherche me cherche. Je ne sais pas ce que je peux recevoir, mais je sais remercier pour ce quâon mâa donnĂ©. Alexandro Jodorowsky 8. Au bord du vide Nous voici aujourdâhui au bord du vide Puisque nous cherchons partout le visage que nous avons perdu. Il Ă©tait notre avenir et nous avons perdu notre avenir. Il Ă©tait des nĂŽtres et nous avons perdu cette part de nous-mĂȘmes. Il nous questionnait et nous avons perdu sa question. Nous voici seuls, nos lĂšvres serrĂ©es sur nos pourquoi. Nous sommes venus ici chercher, chercher quelque chose ou quelquâun. Chercher cet amour plus fort que la mort. Paul Ăluard 9. Sans titre Un ĂȘtre humain qui sâĂ©teint, ce nâest pas un mortel qui finit. Câest un immortel qui commence. Câest pourquoi en allant confier oĂč il dormira doucement Ă cĂŽtĂ© des siens, en attendant que jâaille lây rejoindre, je ne lui dis pas adieu, je lui dis Ă bientĂŽt. Car la douleur qui me serre le cĆur raffermit, Ă chacun de ses battements, ma certitude quâil est impossible dâautant aimer un ĂȘtre et de le perdre pour toujours. Ceux que nous avons aimĂ©s et que nous avons perdus ne sont plus oĂč ils Ă©taient, mais ils sont toujours et partout oĂč nous sommes. Cela sâappelle dâun beau mot plein de poĂ©sie et de tendresse le souvenir. Doris Lussier 10. Ton souvenir est comme un livre Ton Souvenir est comme un livre bien aimĂ©, Quâon lit sans cesse, et qui jamais nâest refermĂ©, Un livre oĂč l »on vit mieux sa vie, et qui vous hante Dâun rĂȘve nostalgique, oĂč l »ùme se tourmente. Je voudrais, convoitant l »impossible en mes voeux, Enfermer dans un vers lâodeur de tes cheveux ; Ciseler avec lâart patient des orfĂšvres Une phrase inflĂ©chie au contour de tes lĂšvres ; Emprisonner ce trouble et ces ondes dâĂ©moi Quâen tombant de ton Ăąme, un mot propage en moi ; Dire quelle mer chante en vagues dâĂ©lĂ©gie Au golfe de tes seins oĂč je me rĂ©fugie ; Dire, oh surtout ! tes yeux doux et tiĂšdes parfois Comme une aprĂšs-midi dâautomne dans les bois ; De lâheure la plus chĂšre enchĂąsser la relique, Et, sur le piano, tel soir mĂ©lancolique, Ressusciter lâĂ©cho presque religieux Dâun ancien baiser attardĂ© sur tes yeux. Albert Samain Pour aller plus loin Si vous souhaitez allez plus loin nâhĂ©sitez pas Ă consulter ma chaĂźne youtube en cliquant ici Si vous souhaitez lire dâautres articles a propos des cĂ©rĂ©monies dâhommages, des rituels, ⊠cliquez-ici
CP: PremiĂšre sĂ©ance sur lâĂ©quilibre alimentaire. Dans le cadre des animations mairie, lors de la premiĂšre sĂ©ance les enfants ont dâune part appris lâimportance de prendre 4 repas Ă©quilibrĂ©s chaque jour : le petit dĂ©jeuner, le dĂ©jeuner, le goĂ»ter et le dĂźner et dâautre part le nom et le rĂŽle des familles dâaliments. Discours, hommages et livre voici cinq textes qui permettent de mieux comprendre lâengagement de Simone Veil et de retracer sa vie de rescapĂ©e d'Auschwitz, ministre de la SantĂ© Ă l'origine de la loi sur l'IVG, prĂ©sidente du Parlement europĂ©en, membre du Conseil constitutionnel, immortelle Ă l'AcadĂ©mie française... La vie de Simone Veil est extraordinaire. Son parcours, l'un des plus exceptionnels du XXe siĂšcle. La Française, morte vendredi Ă 89 ans, laisse des discours marquants. Le JDD a compilĂ© cinq textes qui retracent ses engagements et ses combats, dont trois qu'elle a elle-mĂȘme prononcĂ©s, ainsi que celui de Jean d'Ormesson lors de son entrĂ©e Ă l'AcadĂ©mie et les Ă©crits de son Ă©poux. Cinq textes qui rĂ©sument Simone lâadresse aux dĂ©putĂ©s pour la loi sur lâIVGLe 26 novembre 1974, Simone Veil sâadresse aux dĂ©putĂ©s un ÂcĂ©nacle presque exclusivement masculin, auquel elle expose les motifs de sa loi encadrant la dĂ©pĂ©nalisation de lâavortement.Sipa"Pour quelques-uns, les choses sont simples il existe une loi ÂrĂ©pressive, il nây a quâĂ lâappliquer. Dâautres se demandent pourquoi le Parlement devrait trancher maintenant ces problĂšmes nul nâignore que depuis lâorigine, et particuliĂšrement depuis le dĂ©but du siĂšcle, la loi a toujours Ă©tĂ© rigoureuse, mais quâelle nâa Ă©tĂ© que peu appliquĂ©e. [âŠ]Pourquoi donc ne pas continuer Ă fermer les yeux? Parce que la Âsituation actuelle est mauvaise. Je dirais mĂȘme quâelle est dĂ©plorable et est mauvaise parce que la loi est ouvertement bafouĂ©e, pire mĂȘme, ridiculisĂ©e. Lorsque lâĂ©cart entre les infractions commises et celles qui sont poursuivies est tel quâil nây a plus Ă proprement parler de rĂ©pression, câest le respect des citoyens pour la loi et donc lâautoritĂ© de lâĂtat qui sont mis en les mĂ©decins, dans leurs cabinets, enfreignent la loi et le font connaĂźtre publiquement, lorsque les parquets, avant de poursuivre, sont invitĂ©s Ă en rĂ©fĂ©rer dans chaque cas au ministĂšre de la Justice, lorsque des services sociaux dâorganismes publics fournissent Ă des femmes en dĂ©tresse les renseignements susceptibles de faciliter une interruption de grossesse, lorsque, aux mĂȘmes fins, sont organisĂ©s ouvertement et mĂȘme par charter des voyages Ă lâĂ©tranger, alors je dis que nous sommes dans une situation de dĂ©sordre et dâanarchie qui ne peut plus me direz-vous, pourquoi avoir laissĂ© la situation se dĂ©grader ainsi et pourquoi la tolĂ©rer? Pourquoi ne pas faire respecter la loi?Parce que si des mĂ©decins, si des personnels sociaux, si mĂȘme un certain nombre de citoyens participent Ă ces actions illĂ©gales, câest bien quâils sây sentent contraints ; en opposition parfois avec leurs convictions personnelles, ils se trouvent confrontĂ©s Ă des situations de fait quâils ne peuvent ÂmĂ©connaĂźtre. Parce quâen face dâune femme dĂ©cidĂ©e Ă interrompre sa grossesse, ils savent quâen refusant leur conseil et leur soutien ils la rejettent dans la solitude et lâangoisse dâun acte perpĂ©trĂ© dans les pires conditions, qui risque de la laisser mutilĂ©e Ă jamais. Ils savent que la mĂȘme femme, si elle a de lâargent, si elle sait sâinformer, se rendra dans un pays voisin ou mĂȘme en France dans certaines cliniques et pourra, sans encourir aucun risque ni Âaucune pĂ©nalitĂ©, mettre fin Ă sa grossesse. Et ces femmes, ce ne sont pas nĂ©cessairement les plus immorales ou les plus Âinconscientes. Elles sont chaque annĂ©e. Ce sont celles que nous cĂŽtoyons chaque jour et dont nous ignorons la plupart du temps la dĂ©tresse et les Ă ce dĂ©sordre quâil faut mettre fin. Câest cette injustice quâil convient de faire cesser."Lire aussi VIDEOS. Simone Veil racontĂ©e en six discours2004 Simone Veil sâexprime Ă Berlin sur AuschwitzLe 27 janvier 2004, jour anniversaire de la libĂ©ration du camp dâAuschwitz, Simone Veil prend la parole devant les dĂ©putĂ©s du Bundestag, Ă Berlin.Sipa"Le 27 janvier 1945, quand les premiers soldats soviĂ©tiques ÂentrĂšrent dans le camp ÂdâAuschwitz, ils nây trouvĂšrent, incrĂ©dules et terrifiĂ©s, que quelques milliers de malades et de mourants qui avaient, par miracle, Ă©chappĂ© aux nazis. Quelques jours auparavant les dizaines de milliers de dĂ©tenus dâAuschwitz encore Âvivants que nous Ă©tions avaient Ă©tĂ© contraints, entraĂźnĂ©s de force et sous la menace, de se rassembler et de prendre la route dans cette âmarche de la mortâ.Contrairement Ă la libĂ©ration de Paris [âŠ], la libĂ©ration des camps nâeut rien de festif. Pour les armĂ©es et les peuples en guerre, ce ne fut, sur le moment, pas mĂȘme un camp libĂ©rĂ©, cela voulait dire que les chambres Ă gaz ne tournaient plus, que les trains nâarrivaient plus, que les ordres implacables sâĂ©taient enfin tus. La machine infernale sâarrĂȘtait, elle qui avait tournĂ© Ă plein rĂ©gime les derniers mois, avec une cadence implacable ; dâautant plus implacable que les nazis, sentant tourner le vent de la guerre, voulaient parachever leur grande Ćuvre dâanĂ©antissement du peuple juif avant que la dĂ©faite de leur armĂ©e ne les en empĂȘche. Le camp cessait donc de fonctionner. Pour les milliers de dĂ©portĂ©s encore en vie, le risque vital paraissait avons eu alors lâespoir, compte tenu de lâavancĂ©e rapide de lâArmĂ©e rouge, dâĂȘtre trĂšs vite libĂ©rĂ©s, Ă moins que les SS nâaient le temps de nous exterminer fait, aprĂšs avoir marchĂ© pendant plusieurs jours dans le froid et la neige, emmenĂ©s dans des Âwagons Ă ciel ouvert vers des camps Ă lâouest â Dora, ÂMauthausen, ÂBuchenwald, ÂBergen-Belsen â, nombreux furent ceux qui moururent, en chemin, dâĂ©puisement ou sous les derniĂšres balles des SS. Notre cauchemar Ă©tait loin dâĂȘtre terminĂ©, il nous fallut attendre encore plusieurs mois pour ĂȘtre libĂ©rĂ©s. Entre-temps, lâĂ©puisement, la faim et le typhus, les exĂ©cutions sommaires ont tuĂ© un grand nombre de ceux qui avaient miraculeusement survĂ©cu me souviens de lâarrivĂ©e des soldats anglais Ă Bergen-Belsen, câest Ă peine si nous avons pu nous en rĂ©jouir. La libĂ©ration venait trop tard, nous avions le sentiment dâavoir perdu toute humanitĂ© et toute envie de les rares rescapĂ©s, nous nâavions plus de famille, plus de parents, plus de foyer. Seuls, nous lâĂ©tions, dâautant plus que ce que nous avions vĂ©cu, personne ne voulait le savoir. Ce que nous avions vu, personne ne voulait lâentendre. Ce que nous avions Ă raconter, personne ne voulait en partager le fardeau. Nous ne devions pas vivre la suprĂ©matie nazie Ă©tait tellement Ă©crasante que nous avions intĂ©riorisĂ© jusquâĂ lâinĂ©luctabilitĂ© de notre condamnation Ă mort. Nous, les rescapĂ©s, nous, les tĂ©moins, Ânâavions survĂ©cu que pour ĂȘtre rendus au silence. âQuâils vivent, soit, mais quâils se taisentâ, semblait nous dire le monde hors du camp."2006 Son discours sur lâEurope Ă AmsterdamCâest en Ă©voquant la folie nazie et la Shoah que Simone Veil parlait le mieux de lâEurope. Ainsi Ă Amsterdam le 26 juillet 2006, veille de la JournĂ©e de la mĂ©moire de lâHolocauste.Reuters"Pendant la Seconde Guerre mondiale, toute lâEurope avait sombrĂ©, entraĂźnĂ©e par le nazisme. LâidĂ©e mĂȘme du rapprochement entre les EuropĂ©ens Ă©tait fondĂ©e sur la conviction que nous ne nous relĂšverions quâensemble, en prenant appui les uns sur les autres. Il nây avait lĂ ni naĂŻvetĂ© lĂ©nifiante, ni intention dâexonĂ©rer les Ătats de leur responsabilitĂ©. Ce nâĂ©tait pas de pardon quâil sâagissait, ni dâoubli, mais dâune rĂ©conciliation Âlucide et courageuse, aussi utopique quâelle Ă©tait rĂ©aliste, dâautant plus nĂ©cessaire quâelle se savait surgir du plus profond dĂ©sespoir. Il fallait briser lâengrenage la rĂ©conciliation entre les peuples europĂ©ens serait le pivot de la construction dâune Europe pacifiĂ©e. Il fallait faire un pari, et sây tenir malgrĂ© les obstacles. Construire des ponts, tisser des liens, bĂątir un cadre dans lequel les passions de haine seraient neutralisĂ©es. Prendre nos souffrances, nos Ă©preuves, nos blessures comme socle dâune nouvelle entreprise commune. LâamitiĂ© viendrait plus tard. Tel Ă©tait le pari, lucide et acharnĂ©, de la construction europĂ©enne que, comme dâautres, jâenvisageais.[âŠ] Tirant les leçons des ÂexpĂ©riences totalitaires du passĂ©, lâEurope se doit dâoffrir Ă tous ses citoyens le plus de libertĂ© possible dans un souci de coexistence solidaire et pacifiĂ©e, en multipliant les Ă©changes, dans tous les domaines. Comme lâont rappelĂ© rĂ©cemment les conditions posĂ©es Ă lâadhĂ©sion des nouveaux pays entrants, les droits des minoritĂ©s nationales doivent ĂȘtre respectĂ©s, la libertĂ© religieuse et la libertĂ© dâopinion garanties, pour prĂ©venir les Âmenaces de conflits dĂ©mocratie repose sur la confiance dans les individus Âcitoyens dĂ©cidant ensemblede leur avenir commun, Ă partir de Âvaleurs partagĂ©es. ÂCourage Âcivique, tolĂ©rance, respect de lâautre, ces Âvaleurs de lâEurope sont celles que lâhistoire du nazisme a montrĂ©es comme les plus nĂ©cessaires aux heures les plus sombres. Ce sont elles qui, dans les cĆurs et les Âesprits, dans les gestes et les actes de quelques-uns, ont sauvĂ© Âlâhonneur quand des nations entiĂšres sombraient."2010 le discours de Jean dâOrmesson qui accueille Simone Veil Ă lâAcadĂ©mie françaiseLe 18 mars 2010, Simone Veil fait son entrĂ©e Ă lâAcadĂ©mie française. Câest Jean dâOrmesson qui est chargĂ© de prononcer le discours de rĂ©ception, vibrant comme il se doit.Sipa"Il paraĂźt, Madame, que vous avez un caractĂšre difficile. Difficile ! Je pense bien. On ne sort pas de la Shoah avec le sourire aux lĂšvres. Avec votre teint de lys, vos longs cheveux, vos yeux verts qui viraient dĂ©jĂ parfois au noir, vous Ă©tiez une jeune fille, non seulement trĂšs belle mais trĂšs douce et peut-ĂȘtre plutĂŽt rĂȘveuse. Une armĂ©e de bourreaux, les crimes du national-socialisme et survivants sur juifs français dĂ©portĂ©s vous ont contrainte Ă vous durcir pour essayer de sauver votre mĂšre et votre sĆur, pour ne pas pĂ©rir vous-mĂȘme. ÂPermettez-moi de vous le dire avec simplicitĂ© pour quelquâun qui a traversĂ© vivante le feu de lâenfer et qui a Ă©tĂ© bien obligĂ©e de perdre beaucoup de ses illusions, vous me paraissez trĂšs peu cynique, trĂšs tendre et mĂȘme enjouĂ©e et trĂšs gaie.[âŠ] Je mâinterroge sur les sentiments que vous portent les Français. Vous avez Ă©tĂ© abreuvĂ©e dâinsultes par une minoritĂ©, et une large majoritĂ© voue une sorte de culte Ă lâicĂŽne que vous ĂȘtes premiĂšre rĂ©ponse Ă la question posĂ©e par une popularitĂ© si constante et si exceptionnelle est liĂ©e Ă votre attitude face au malheur. Vous avez dominĂ© ce malheur avec une fermetĂ© dâĂąme exemplaire. Ce que vous ĂȘtes dâabord, câest courageuse â et les Français aiment le avez des convictions, mais elles ne sont jamais partisanes. Vous les dĂ©fendez avec force. Mais vous ĂȘtes loyale envers vos adversaires comme vous ĂȘtes loyale envers vos amis. Vous ĂȘtes un modĂšle dâindĂ©pendance. Plus dâune fois, vous trouvez le courage de vous opposer Ă ceux qui vous sont proches et de prendre, parce que vous pensez quâils nâont pas toujours tort, le parti de ceux qui sont plus Ă©loignĂ©s de vous. Câest aussi pour cette raison que les Français vous une rigueur Ă toute Ă©preuve, vous ĂȘtes, en vĂ©ritĂ©, une Ă©ternelle rebelle. Vous ĂȘtes fĂ©ministe, vous dĂ©fendez la cause des femmes avec une fermetĂ© implacable, mais vous nâadhĂ©rez pas aux thĂšses de celles qui, Ă lâimage de Simone de Beauvoir, nient les diffĂ©rences entre les sexes. Vous ĂȘtes du cĂŽtĂ© des plus faibles, mais vous refusez toute victimisation. Quand on vous propose la LĂ©gion dâhonneur au titre dâancienne dĂ©portĂ©e, vous dĂ©clarez avec calme et avec beaucoup dâaudace quâil ne suffit pas dâavoir Ă©tĂ© malheureuse dans un camp pour mĂ©riter dâĂȘtre clĂ© de votre popularitĂ©, il faut peut-ĂȘtre la chercher, en fin de compte, dans votre capacitĂ© Ă emporter lâadhĂ©sion des Français. Cette adhĂ©sion ne repose pas pour vous sur je ne sais quel consensus mĂ©diocre et boiteux entre les innombrables opinions qui ne cessent de diviser notre vieux pays. Elle repose sur des principes que vous affirmez, envers et contre tous, sans jamais hausser le ton, et qui finissent par convaincre. Disons-le sans affectation au cĆur de la vie politique, vous offrez une image rĂ©publicaine et y a en vous comme un secret vous ĂȘtes la tradition mĂȘme et la modernitĂ© incarnĂ©e. Je vous regarde, Madame vous me faites penser Ă ces grandes dames dâautrefois dont la dignitĂ© et lâallure imposaient le respect. Et puis, je considĂšre votre parcours et je vous vois comme une de ces figures de proue en avance sur lâHistoire." 2010 les MĂ©moires dâAntoine VeilEn novembre 2010, Antoine Veil publie "Salut". Dans ses MĂ©moires, il raconte sa complicitĂ© avec Simone et sa vie de "mari de..."Sipa"Au printemps 1974, ValĂ©ry Giscard dâEstaing, Ă©lu PrĂ©sident de la RĂ©publique, lui confiait [âŠ] le porte -feuille de la santĂ© dans le gouvernement de Jacques Chirac. Quelques mois plus tard, le dĂ©bat parlementaire sur lâinterruption volontaire de grossesse allait lâinstaller de maniĂšre irrĂ©versible au firmament de la popularitĂ©. Alors que, depuis prĂšs de trente ans, Simone avait Ă©tĂ©, au moins "en sociĂ©tĂ©", comme on dit, en tous cas en dehors des heures de bureau, la "femme dâAntoine", voilĂ que, sans coup fĂ©rir, je suis dĂ©finitivement devenu le "mari de Simone".A y bien rĂ©flĂ©chir, trois, bientĂŽt quatre dĂ©cennies plus tard, il mâarrive de penser que jâaurais sans doute pu vivre moins sereinement cette authentique rĂ©volution matrimoniale, Ă lâĂ©poque, on en conviendra, tout Ă fait exceptionnelle. Je nâai pas gardĂ© en mĂ©moire le sentiment dâavoir Ă©tĂ©, dans lâimmĂ©diat, bouleversĂ© par lâĂ©vĂ©nement. Je nâai pas eu lâimpression dâĂȘtre lâEdmund Hillary de la Chirac a-t-il jamais rĂ©alisĂ©, quant Ă lui, Ă quel point il avait, en proposant Ă ValĂ©ry Giscard dâEstaing dâembarquer Simone dans son gouvernement, je ne dirai pas bouleversĂ© mon existence, mais plutĂŽt modifiĂ© la perception extĂ©rieure dâun couple jusque-lĂ banal? Quoi quâil en soit, je nâai pas le souvenir de lui avoir tenu rigueur de cette redistribution des rĂŽles. Dâabord, lâĂ©vĂ©nement, au fond sans rĂ©ellement me surprendre, me fascinait. Jâadmirais le naturel et la maĂźtrise avec lesquels Simone Ă©pousait son nouveau Ă©pisodes, les uns lourds de sens, les autres plus futiles, se sont gravĂ©s dans la lĂ©gende familiale. Le dĂ©bat sur la lĂ©galisation de lâavortement mâa surpris par sa violence. [âŠ] Les graffitis accolant Ă notre nom le sigle des SS ont Ă©tĂ© difficiles Ă dĂ©mĂȘlĂ©s de Simone avec les services du protocole Ă©taient plus cocasses. Ma femme vivait mal le fait que, dans les dĂźners officiels, si elle-mĂȘme Ă©tait logĂ©e Ă son rang protocolaire, ma place Ă table nâĂ©tait pas celle qui mâeut Ă©tĂ© assignĂ©e si, conformĂ©ment Ă la jurisprudence usuelle, son conjoint eut Ă©tĂ© de sexe fĂ©minin. Elle considĂ©rait comme discriminatoire que je sois relĂ©guĂ© dans le troupeau des "hommes dâaffaires". Ce bras de fer, que je trouvais plutĂŽt comique, dura suffisamment longtemps pour que le PrĂ©sident Giscard dâEstaing sâen inquiĂšte un jour en me demandant si lâ"affaire Ă©tait rĂ©glĂ©e". Je le rassurais en ajoutant que je lui souhaitais de ne pas ĂȘtre confrontĂ© Ă de plus graves difficultĂ©s. Dans les mĂȘmes circonstances officielles, il mâarrivait dâentendre lâhuissier introduisant les personnalitĂ©s claironner "Madame Le Ministre de la SantĂ©", puis "Monsieur Simone Veil"." Ilrestera de toi (Simone Veil) Il restera de toi ce que tu as donnĂ©. Au lieu de le garder dans des coffres rouillĂ©s. Il restera de toi de ton jardin secret, Une fleur oubliĂ©e qui ne sâest pasAprĂšs avoir, en tant quâartiste invitĂ©, fait entrer lâindicible au PanthĂ©on, le cinĂ©aste David Teboul nous donne en partage, Ă travers un livre minutieusement pensĂ©, le tĂ©moignage recueilli au plus prĂšs de celle que Jean dâOrmesson dĂ©crivait comme une grande dame dâautrefois dont la dignitĂ© et lâallure imposaient le respect ». Dans cet ouvrage qui lui ressemble, elle raconte lâenfance niçoise, lâarrestation, la dĂ©portation, le difficile retour des camps, lâindiffĂ©rence, le dĂ©sir de vivre, les combats politiques et lâimmarcescible empreinte du camp. Times of IsraĂ«l Le livre est le fruit dâune rencontre et dâune amitiĂ© improbables, dâune histoire dâamour pudique et dâune promesse⊠Recevez gratuitement notre Ă©dition quotidienne par mail pour ne rien manquer du meilleur de lâinfo Inscription gratuite ! David Teboul Improbables, en effet, en tout cas au dĂ©part, mais je nâaime pas beaucoup lâexpression amour pudique » câest une histoire dâamitiĂ© sincĂšre, intime et lĂ©gĂšre. LĂ©gĂšre car Ă©trangement, mĂȘme si nous parlions beaucoup de la dĂ©portation, avec Simone, ce nâĂ©tait jamais pesant. Simone marquait de la distance face aux choses elle avait vĂ©cu et vu tant dâatrocitĂ©s quâelle avait une forme de retenue. Avec Simone, ce nâĂ©tait jamais pesant » Serez-vous alors dâaccord avec lâexpression livre-voix » dont on est tentĂ© de gratifier le livre, tant il invite Ă une expĂ©rience synesthĂ©sique inattendue sollicitant Ă©galement lâouĂŻe du lecteur ? David Teboul. Autorisation ComplĂštement. Je suis vidĂ©aste et jâai voulu donner Ă entendre Simone Veil. Entendre quelque chose dâintime qui ne passe pas par le filtre de lâĂ©criture. Câest une parole sans artifices. Pour son entrĂ©e au PanthĂ©on, jâai proposĂ© que lâinstallation soit sonore. Je ne voulais pas que son visage apparaisse Ă lâintĂ©rieur du monument. Je voulais que sa voix soit entendue. Quâelle le soit aussi Ă lâextĂ©rieur, dans tout le quartier et au-delĂ , dans les rues pĂ©riphĂ©riques. Elle mâavait dit JâespĂšre que vous ferez quelque chose de tous ces moments que nous avons passĂ©s ensemble ». Le livre est la promesse que je lui avais faite. Il est, lui aussi, conçu pour ĂȘtre entendu. Ce nâest ni un livre de commentateur ni un essai sur Simone Veil. Câest un livre Ă la premiĂšre personne dont je suis le dĂ©clencheur, celui qui a enregistrĂ© la voix, tentĂ© de la faire partager et maintenant, de la faire lire. LâĂ©criture instaure une distance. Ce rĂ©cit lâabolit. La tradition juive rappelle le nom dâun disparu pour honorer sa mĂ©moire. Le livre est dĂ©diĂ© Ă Albert Bulka, le plus jeune des enfants dâIzieu.⊠Simone Veil nâa jamais acceptĂ© la façon dont les nazis ont, jusquâĂ la fin, dĂ©portĂ© des enfants tout en sachant pertinemment que pour eux, la guerre Ă©tait perdue. Le statut des enfants dans les camps lâa toujours particuliĂšrement choquĂ©e. Elle mâen parlait souvent. Le convoi 71 avait Ă son bord cinq cents personnes, dont Simone Jacob, sa mĂšre Yvonne, sa sĆur Madeleine et trente-quatre des enfants raflĂ©s Ă la Maison dâIzieu. Albert Bulka avait quatre ans. Il a Ă©tĂ© assassinĂ© dĂšs son arrivĂ©e Ă Auschwitz. Le processus dâextermination a produit tant dâindiffĂ©renciation quâil mâa paru important de lâincarner dans ce livre Ă travers le nom de cet enfant. Ă quoi pouvait-on penser quand on avait dix-sept ans, et que lâon se rĂ©veillait dans le camp Ă lâaube ? » Pourquoi avoir dotĂ© le titre de votre livre du doux et rimbaldien aube » ? Rimbaud parle en effet des camps de lâombre » ndlr Aube, 23e poĂšme des Illuminations mais ce nâest pas ma rĂ©fĂ©rence. Elle est ailleurs, dans une question que je nâai jamais posĂ©e Ă Simone Veil. Jâen ai pris conscience alors quâelle Ă©tait moins prĂ©sente et quâil Ă©tait trop tard. Ă quoi pouvait-on penser quand on avait dix-sept ans et que lâon se rĂ©veillait dans le camp Ă lâaube ? Câest dur, la nuit, dans le camp. Câest lâangoisse de la mort, les cauchemars, les rĂȘves. Et le matin ? En tant quâartiste invitĂ© au PanthĂ©on, lâidĂ©e mâest immĂ©diatement venue de proposer que toute la cĂ©rĂ©monie repose sur lâaube, sans que je puisse vraiment savoir pourquoi. Simone Veil, lâaube Ă Birkenau »,par David Teboul, aux Ă©ditions Les arĂšnes, 288 pages, 20 ⏠Peut-ĂȘtre parce que lâaube est aussi une promesse, pour reprendre les mots de Romain Gary que jâaime beaucoup. Pour tenter de transmettre lâindicible, jâai refusĂ© les images dont nous sommes submergĂ©s. Jâai voulu que cette mĂ©moire, tous ces corps dâhommes, de femmes et dâenfants, entrent au PanthĂ©on et que le son de lâaube Ă Birkenau pĂ©nĂštre les murs de ce monument de la RĂ©publique. Jâen ai fait la minute de silence. Birkenau, juin 2018, cinq heures du matin une aube que le chant des oiseaux rend encore plus angoissante. Quand le prĂ©sident Macron est entrĂ©, accompagnĂ© des membres du gouvernement, de la famille et des enfants, les portes du PanthĂ©on se sont refermĂ©es et Ă lâintĂ©rieur, chacun a pu Ă©couter la nuit Ă Birkenau. Les portes se sont ensuite ouvertes et ce son est allĂ© jusquâau Jardin du Luxembourg. Simone Veil Ă©tait prĂ©sente dans tout le quartier grĂące aux micros qui diffusaient sa voix. Le son a introduit le sentiment de sĂ©rĂ©nitĂ© que je voulais insuffler Ă cet hommage. pages de lâouvrage, confiĂ©es Ă un graphiste rĂ©putĂ© Bruno Monguzzi, ont Ă©tĂ© pensĂ©es, apprend-t-on, ligne Ă ligne ». Pourquoi une attention si scrupuleuse a-t-elle Ă©tĂ© accordĂ©e Ă la forme ? Je voulais un bel objet, pas un beau livre. On ne lit jamais les beaux livres, on les ouvre une fois et on les range dans la bibliothĂšque. Je voulais quâon puisse le lire facilement. Simone Veil nâĂ©tait pas une intellectuelle, elle parlait trĂšs simplement. Il fallait un livre lĂ©ger, qui ne soit pas dans le sacrĂ©. Un bel objet, pas un beau livre. On ne lit jamais les beaux livres » Elle nâĂ©tait pas dans la sacralisation des choses. Il Ă©tait primordial pour moi de travailler avec un graphiste capable de comprendre le lien entre le son, la voix et les photographies prĂ©sentes dans le livre, afin de donner une forme Ă cet ensemble. Il ne fallait surtout pas ĂȘtre dans le fĂ©tichisme du livre. Je nâaime pas quand on est chichiteux » avec la Shoah, fĂ»t-ce pour de bonnes raisons. Le livre devait ressembler Ă Simone Veil qui Ă©tait belle Ă lâintĂ©rieur et Ă lâextĂ©rieur. Il devait aussi ressembler Ă la promesse que je lui avais faite et Ă lâintimitĂ© de notre lien qui est certainement lâun des plus beaux que jâaie eu la chance de vivre. Des photos dâĂ©poques diffĂ©rentes illustrent ce livre dont lâune, prise par vous-mĂȘme pendant vos rencontres, capte le regard de Simone Veil. Dans Simone Veil et les siens Grasset 2018, la journaliste Annick Cojean dĂ©crit des yeux exigeants et lucides, qui avaient vu tant de choses, et dans lesquels passaient parfois des nuages et des ombres quâelle chassait »⊠Simone avait un regard trĂšs puissant. La premiĂšre fois que je lâai vue, câĂ©tait en 1979, Ă la tĂ©lĂ©vision, lors de la diffusion des Dossiers de lâĂcran » Ă©mission de tĂ©lĂ©vision française créée par feu Armand Jammot, dont le thĂšme Ă©tait, ce mardi 6 mars 1979 Vie et mort dans les camps nazis ». Le regard de Simone Veil photographiĂ© par David Teboul. Autorisation Simone Veil, qui participait au dĂ©bat, entra ce soir-lĂ dans votre PanthĂ©on personnel. PrĂ©lude de votre future rencontre, cette Ă©mission ne fut-elle pas Ă©galement Ă lâorigine de votre vocation dâartiste vidĂ©aste et cinĂ©aste ? Câest un moment magnifique oĂč il y a ce zoom progressif sur son visage. Quelque chose se produit, en plus de lâĂ©motion suscitĂ©e par la diffusion dâune sĂ©rie dont les quatre Ă©pisodes mâavaient fait pleurer ndlr, Holocauste. Câest un choc cinĂ©matographique, Ă©motionnel et Ă©rotique. Simone Veil est belle, singuliĂšre et elle parle avec une grande libertĂ© de sa dĂ©portation. Lâenfant que je suis alors saisit quelque chose. Par la suite, Simone Veil ne mâa plus jamais quittĂ©. Cette Ă©mission nâa-t-elle pas eu aussi pour consĂ©quence dâinterpeller votre judĂ©itĂ© ? Dans ces annĂ©es-lĂ , personne autour de moi nâexprimait sa judĂ©itĂ©. Ă Kippour, on invoquait une maladie pour justifier mon absence. Dâailleurs, Ă lâĂ©cole, il Ă©tait impensable pour moi de dire que jâĂ©tais juif. Et quand, ce soir-lĂ , je vois cette femme sublime, de surcroĂźt ministre, parler Ă la tĂ©lĂ©vision de sa dĂ©portation en tant que juive, je bascule⊠Il vous a fallu attendre la fin des annĂ©es 1990 pour, jeune cinĂ©aste, lui proposer de lui consacrer un film et obtenir finalement son accord grĂące Ă un argument inattendu. Quelle chutspa sâest-elle donc emparĂ©e du jeune artiste subjuguĂ© ? Simone me touchait profondĂ©ment. Je lâai toujours aimĂ©e, avant mĂȘme de la connaĂźtre mais elle ne mâimpressionnait pas. Il est plus facile de nouer des liens quand on nâest pas impressionnĂ©. Elle mâavait plusieurs fois fait transmettre son refus par son secrĂ©tariat. Le jour oĂč elle prend elle-mĂȘme le tĂ©lĂ©phone, elle me parle trĂšs sĂšchement. Cela a dâailleurs Ă©tĂ© la seule fois oĂč elle a Ă©tĂ© sĂšche avec moi. Pourtant, Ă ce moment-lĂ , je suis convaincu que je vais rĂ©ussir. Votre chignon, madame » Elle me donne rendez-vous le lendemain Ă son bureau. Elle arrive trĂšs en retard et se confond en excuses, ce qui me plaĂźt bien ! On parle de plein de choses et, fidĂšle Ă son sens de la formule, elle me demande soudain quâest-ce-qui vous intĂ©resse chez moi ? ». Votre chignon, madame ». DĂšs lors, je redeviens certainement lâenfant qui lâavait regardĂ©e aux Dossiers de lâEcran » et elle redevient la jeune dĂ©portĂ©e Simone Jacob. Elle me parle de maman, de papa, de ses quinze ans. TrĂšs vite, malgrĂ© notre diffĂ©rence dâĂąge et son statut, nous entamons une relation trĂšs jeune. Jâai toujours eu le sentiment que câĂ©tait la rescapĂ©e qui sâexprimait, mĂȘme quand elle me parlait de lâaprĂšs-guerre ou que je lâinterrogeais sur son combat pour lâamĂ©lioration des droits des femmes. Je crois que câest ce lien Ă la jeunesse qui nous a unis pendant toute la durĂ©e de nos conversations. Ce chignon a fait lâobjet dâune sĂ©quence devenue culte, dans lâĂ©mission de Christophe Dechavanne ndlr Toutes folles de lui », 1986 dans laquelle Simone Veil dĂ©noue ses cheveux. Lâanimateur nous a confiĂ© que le mari de Simone Veil, Antoine, nâavait pas du tout apprĂ©ciĂ© lâapparition tĂ©lĂ©visuelle de son Ă©pouse en cheveux »⊠Moi, je lâai filmĂ©e chez son coiffeur et Antoine nâĂ©tait pas trĂšs content ! Il Ă©tait plus conventionnel que Simone⊠La raison pour laquelle votre rĂ©ponse a Ă©branlĂ© Simone Veil sâexplique par le fait quâaucune femme de son convoi nâavait Ă©tĂ© complĂštement rasĂ©e⊠On nâa jamais su pourquoi ces femmes nâavaient pas Ă©tĂ© totalement rasĂ©es. Sâil y a eu des survivants, câest sans doute parce que le typhus a ralenti le zĂšle de lâadministration nazie Ă lâarrivĂ©e du convoi. Câest une chance comme il y en a eu, parfois, au camp. Câest un accident. Les survivants sont des accidents. Peut-ĂȘtre ont-ils Ă©tĂ© plus solides que dâautres, mais ils sont des accidents. De quelle façon meniez-vous les interviews ? Sâagissait-il de conversations Ă bĂątons rompus ? Oui et il nous arrivait aussi de nous contenter de dĂ©jeuner, comme les deux amis que nous Ă©tions devenus. Dâautres fois, je reposais des questions laissĂ©es en suspens. Pratiquait-elle une forme de censure ? Non, jamais. Simone Veil demandait-elle Ă relire vos retranscriptions, comme le font souvent les politiques ? Non, mais elle avait vu mon film ndlr Simone Veil, une histoire française » 2004. Elle me connaissait bien et mâaccordait sa confiance. La mĂšre de Simone Veil, Yvonne Jacob Ă La Ciotat avant la dĂ©portation. Autorisation Elle vous raconte son enfance Ă Nice, lâarrestation, la dĂ©portation, le difficile retour des camps, les engagements politiques⊠Le fil rouge qui relie ces deux parties de sa vie nâest-il pas incarnĂ© par sa mĂšre ? Câest fondamental. Câest dans le souvenir de sa mĂšre que Simone Veil a puisĂ© le courage qui nâa cessĂ© de lâanimer par la suite. Elle me parlait souvent de la force que sa mĂšre lui avait donnĂ©e. CâĂ©tait un amour passionnel que lâĂ©preuve de la dĂ©portation a renforcĂ© et doublĂ© dâune immense admiration. Au camp, la beautĂ© prĂ©servĂ©e de Simone Veil, dont la chevelure avait Ă©tĂ© Ă©pargnĂ©e par le rasoir erratique des kapos, aurait pu susciter de dangereuses jalousies. Or sa beautĂ© lâa aidĂ©e, voire sauvĂ©e. Etait-elle, Ă ce moment de sa jeune vie, une incarnation de lâaube Ă Birkenau ? Comme elle le dit, Ă son arrivĂ©e au camp, Simone avait gardĂ© lâapparence de sa vie niçoise encore proche. La plupart des femmes Ă©taient au camp depuis trĂšs longtemps. Les chefs de block, quand elles Ă©taient juives, venaient de lâEst et avaient dĂ©jĂ perdu toute leur famille. Elles Ă©taient redoutables. Alors oui, dans ce non-lieu hors du monde quâĂ©tait le camp, je pense que la jeunesse et la beautĂ© ont rĂ©veillĂ©, chez certaines, le peu dâhumanitĂ© qui leur restait. Câest cette perte dâhumanitĂ© que Ginette Kolinka, camarade de dĂ©portation, dĂ©cĂšle dans les propos brutaux des kapos que Simone Veil vous rapporte, Ă lâidentique Bah, ceux qui Ă©taient avec vousâŠ, regardez la cheminĂ©e, ils sont dĂ©jĂ partis, ils ont Ă©tĂ© gazĂ©s, brĂ»lĂ©s. Cette fumĂ©e, voilĂ ce quâil reste dâeux. » Selon elle, le message de ces gardiennes dĂ©portĂ©es Ă©tait dĂ©pourvu de cynisme Elles estimaient quâil valait mieux ne pas se faire dâillusions ». Plus tard, Simone Veil vous dit DĂšs 1945, je suis devenue, je ne dirais pas cynique mais absolument sans illusions ». Elle reprend les deux mots. Est-ce ça, lâempreinte instinctive, ce quelque chose de sensoriel, dâineffaçable » qui fait dâelle, selon les mots de Marceline Loridan-Ivens, une fille du camp » ? Oui et câest la raison pour laquelle Simone Veil Ă©tait trĂšs peu sensible aux idĂ©ologies et aux positions extrĂȘmes dont elle se mĂ©fiait elle nâavait pas dâillusions sur les choses mais elle nâĂ©tait pas cynique. Je vous parlais, au dĂ©but de notre entretien, de la distance quâelle avait face aux choses. Dans le camp, elle avait Ă©tĂ© tĂ©moin de ce que les hommes avaient Ă©tĂ© capables de faire. Elle en Ă©tait restĂ©e marquĂ©e et toute sa vie, elle est restĂ©e une dĂ©portĂ©e. Ses rĂ©actions, Ă©pidermiques, Ă©taient liĂ©es Ă ce quâelle avait vĂ©cu. Elle lâexprime trĂšs bien dans le livre. Si la victoire Ă©clatante de Boris Johnson acte le Brexit, elle signe aussi la dĂ©faite de Jeremy Corbyn, leader politique le plus populaire parmi les Britanniques ayant, selon un rapport publiĂ© rĂ©cemment, des opinions antisĂ©mites suscitant dans la foulĂ©e les accusations de Jean-Luc MĂ©lanchon Ă lâencontre du CRIF. Ce soubresaut europĂ©en nâapparaĂźt-il pas comme une ironie du sort, voire de lâHistoire, au regard de lâengagement de Simone Veil qui a tant ĆuvrĂ© pour la construction europĂ©enne ? Le contexte europĂ©en dans lequel Simone Veil intervenait quand elle Ă©tait en activitĂ© Ă©tait trĂšs diffĂ©rent. Je ne peux pas commenter une situation actuelle en son nom et il mâest difficile de faire des liens avec lâactualitĂ©. Je nâaime pas voir quelquâun dâautre se livrer Ă ce genre dâexercice. Je mâinterdis de faire des comparaisons, mĂȘme si je perçois Ă©videmment certains Ă©chos. Et puis, Simone Veil Ă©tait imprĂ©visible sur les idĂ©ologies extrĂȘmes, son raisonnement Ă©tait facile Ă deviner mais sur des sujets plus nuancĂ©s, elle Ă©tait trĂšs singuliĂšre et avait des points de vue parfois surprenants.⊠Sans verser dans la prosopopĂ©e, sâagissant de la rĂ©conciliation franco-allemande dont elle fut lâune des promotrices, ne retrouvez-vous pas, dans la rĂ©cente visite dâAngela Merkel Ă Auschwitz, lâĂ©cho de ce que Simone Veil vous disait au sujet de la mĂ©moire LĂ -dessus, les Allemands ont vraiment jouĂ© le jeu » ? Câest un sujet qui lui tenait Ă cĆur. Bien sĂ»r, les Allemands ont jouĂ© le jeu. Ils ne pouvaient pas faire autrement pour retrouver une place parmi les nations et sâinscrire dans la construction de lâEurope. Mais câest vrai ils ont fait un travail trĂšs important aux yeux de Simone Veil en matiĂšre dâenseignement dans les Ă©coles. Pour tenir une autre promesse, vous donnez la parole Ă un camarade de dĂ©portation, Paul Shaffer, que Simone Jacob avait rencontrĂ© Ă Bobrek. Elle lui dit, dans le livre Lorsque les jeunes disent quâils imaginent, ils nâimaginentâ rien du tout. Cela reste inimaginable », Paul rĂ©pond Ă mon sens, il est heureux quâils ne puissent pas lâimaginer, parce que les individus qui seraient capables de se reprĂ©senter une telle rĂ©alitĂ© seraient des individus dangereux ». Ne trouve-t-il pas lĂ une façon Ă la fois simple et puissante dâĂ©voquer lâindicible ? Câest une phrase extraordinaire. Ce qui sâest passĂ© dans les camps est tellement barbare et obscĂšneâŠ. Simone disait souvent Les gens ne comprennent pas parce quâils veulent faire des comparaisons »⊠Simone Veil et Paul Schaffer, tous deux rescapĂ©s du petit camps de Bobrek oĂčils se sont rencontrĂ©s en 1944. Autorisation Simone Veil, une femme française, Ă©lĂ©gante, digne, indĂ©pendante, libre, parfois rigide et, de façon irrĂ©ductible, une femme juive, comme en tĂ©moigne la phrase ultime du livre Le Kaddish sera lu sur ma tombe »⊠Une femme profondĂ©ment juive. Et française. Câest par ce texte de Simone Veil, retranscrit dans le livre, que jâai souhaitĂ© faire commencer la cĂ©rĂ©monie du PanthĂ©on. Je lâavais enregistrĂ©e. CâĂ©tait important. Le Kaddish sera lu sur ma tombe Quel Ă©tait le rapport de Simone Veil Ă IsraĂ«l ? Elle le dit trĂšs clairement câest par rapport au camp. Les apatrides, des jeunes femmes dâorigine polonaise, tchĂšque ou slovaque disaient Si on sâen sort, on ira en Palestine ». Chaque fois quâelle Ă©tait en IsraĂ«l oĂč elle avait beaucoup dâamis, ce souvenir et cette Ă©motion remontaient. Je trouve quâelle en parle trĂšs bien dans le livre, notamment lorsquâelle raconte comment ces gens qui avaient tout perdu, y compris leur nationalitĂ©, sont partis au moment de la guerre de 1948 et ont trouvĂ© en IsraĂ«l ce quâils cherchaient. Simone Veil me parlait souvent de ce que ce rĂȘve avait reprĂ©sentĂ© pour les survivants. La force de son lien Ă IsraĂ«l tenait aussi Ă cette histoire-lĂ . Votre actualitĂ© est aussi cinĂ©matographique et liĂ©e Ă Freud⊠Il sâagit de Sigmund Freud, un juif sans Dieu ». Ă partir de sa correspondance, mon film dresse un portrait des Freud et dĂ©crit la relation particuliĂšre que Freud avait avec sa fille, ainsi que sa relation Ă son propre pĂšre et Ă la figure de MoĂŻse. Il sera diffusĂ© sur Arte. Et je suis trĂšs heureux dâaller le prĂ©senter Ă JĂ©rusalem, Ă lâoccasion du Jerusalem Jewish film Festival ! Et le film sur la SibĂ©rie ? Câest Mon amour », qui va prochainement sortir en salles. Câest un film sur lâamour et le dĂ©sespoir, au bord du fleuve Amour, mĂȘme si en russe, Amour est un nom propre qui nâa rien Ă voir avec lâamour. Au risque de vous entraĂźner dans un rĂ©sumĂ© forcĂ©ment rĂ©ducteur, la tentation est grande de vous demander ce que vous retenez de Simone Veil⊠Simone Veil Ă©tait une femme dâun courage et dâune force exceptionnels. Je retiens aussi lâattention quâelle accordait aux questions humaines, sa rĂ©serve sur les populismes et les idĂ©ologies. Pour elle, la mĂ©moire Ă©tait une question trĂšs importante, ainsi que la reconnaissance des Justes. Elle avait Ă cĆur de rendre hommage Ă celles et ceux qui avaient pris des risques. Simone Veil Ă©tait trĂšs sensible Ă cette rĂ©sistance qui a sauvĂ© des hommes, des femmes et des enfants juifs. David Teboul, Simone Veil, lâaube Ă Birkenau, Les arĂšnes, 288 pages, 20 âŹEspĂšcesdâespĂšces, film documentaire de Denis Van Waerebeke, 2008. Haeckel Actiniae. MĂ©fions nous des apparences. Il est des critĂšres plus utiles que dâautres pour mettre un peu dâordre dans le rassurant fouillis de la diversitĂ© du monde vivant. 2 novembre 2011 3 02 /11 /novembre /2011 1337 Il restera de toi ce que tu as donnĂ©. Au lieu de le garder dans des coffres rouillĂ©s. Il restera de toi de ton jardin secret, Une fleur oubliĂ©e qui ne s'est pas fanĂ©e. Ce que tu as donnĂ© En d'autres fleurira. Celui qui perd sa vie Un jour la trouvera. Il restera de toi ce que tu as offert Entre les bras ouverts un matin au soleil. Il restera de toi ce que tu as perdu Que tu as attendu plus loin que les rĂ©veils, Ce que tu as souffert En d'autres revivra. Celui qui perd sa vie Un jour la trouvera. Il restera de toi une larme tombĂ©e, Un sourire germĂ© sur les yeux de ton coeur. Il restera de toi ce que tu as semĂ© Que tu as partagĂ© aux mendiants du bonheur. Ce que tu as semĂ© En d'autres germera. Celui qui perd sa vie Un jour la trouvera. Simone Veil Published by Leya - dans La poĂ©sie des larmes Il restera de toi" : le poĂšme de Simone Weil dit par François Cluzet (La fĂȘte de la LibertĂ©) « Il restera de toi » L'Ă©mouvant et puissant poĂšme de Simone Weil dit par Jets privĂ©s pollueurs Faut-il rĂ©guler un secteur en pleine forme ?dimanche 28 aoĂ»t 2022Au cĆur de l'Ă©tĂ©, la question des jets privĂ©s s'est invitĂ©e dans les dĂ©bats. Des deux cĂŽtĂ©s de lâAtlantique, des internautes se sont mis Ă surveiller les allers-retours des jets âŠContrebande et contrefaçon le marchĂ© du faux finance le terrorismesamedi 27 aoĂ»t 2022DĂ©but aoĂ»t, les agents des Douanes de Dunkerque ont dĂ©mantelĂ© un colossal trafic de contrefaçons de cigarettes. Ils ont saisi prĂšs de 14 tonnes de tabac d'une valeur estimĂ©e Ă âŠEnergie ces taxis français qui roulent Ă lâhydrogĂšnesamedi 27 aoĂ»t 2022Pour dĂ©carboner les transports », une compagnie de taxis française mise sur le dĂ©veloppement de stations Ă hydrogĂšne. Convaincue que l'hydrogĂšne est une solution d'avenir, la sociĂ©tĂ© de taxis Hype, ces âŠF1 les 4 jours de folie ont bien dĂ©marrĂ© Ă Francorchampsvendredi 26 aoĂ»t 2022 Jeudi 25 aoĂ»t 2022, journĂ©e de compensation pour les spectateurs de 2021, gros succĂšs de foule animations, expositions, dĂ©monstrations, parcours Ă pied du bas du raidillon vers la chicane des âŠSuisse les demandes de bunkers explosent depuis la guerre en Ukrainejeudi 25 aoĂ»t 2022La Suisse compte aujourd'hui un parc impressionnant de bunkers capables d'accueillir 9 millions de personnes, soit un degrĂ© de couverture Ă©gal Ă 114% de la population. En clair, potentiellement, non âŠ
RT@France2tv: « Il restera de toi » : l'émouvant et puissant poÚme de Simone Weil dit par François Cluzet. Ce soir à 21h05 : les artistes célÚbrent #
Il restera de toi Simone Veil Il restera de toiâŠIl restera de toi...ce que tu as lieu de le garder dans des coffres restera de toi de ton [size=13]jardin secret,Une fleur oubliĂ©e qui ne s'est pas que tu as donnĂ©En d'autres qui perd sa vieUn jour la trouvera.[/size] Il restera de toi ce que tu as offertEntre les bras ouverts un matin au restera de toi ce que tu as perduQue tu as attendu plus loin que les rĂ©veils,Ce que tu as souffertEn d'autres qui perd sa vieUn jour la trouvera. Il restera de toi une larme tombĂ©e,Un [size=13]sourire germĂ© sur les yeux de ton restera de toi ce que tu as semĂ©Que tu as partagĂ© aux mendiants du que tu as semĂ©En d'autres qui perd sa vieUn jour la trouvera.[/size]Simone Veil Ninnenne
Lamort n'est rien de Charles Péguy La mort n'est rien Je suis simplement passé dans la piÚce à cÎté. Je suis moi. Tu es toi. Ce que nous étions l'un pour l'autre, nous le sommes toujours.Recommandépour vous en fonction de ce qui est populaire ⹠Avis. Il restera de toi Ce poÚme de Simone Veil, évoque avec délicatesse les thÚmes de la mort, mettant en
Ilrestera de toi ce que tu as perdu Que tu as attendu plus loin que tes rĂ©veils. Ce que tu as souffert en dâautres revivra, Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera. Il restera de toi une
Ilrestera de toi ce que tu as perdu, Que tu as attendu plus loin que les réveils. Ce que tu as souffert En d'autres revivra. Celui qui perd sa vie Un jour la trouvera. Il restera de toi une